A la découverte du monde miniature de Madagascar

Madagascar est réputé pour abriter des petits animaux terrestres, dont le plus petit lémurien répertorié jusqu’à présent, le très connu Microcèbe. Il est également l’habitat du groupe de grenouilles d’un nouveau genre découvert en 2019, dont trois espèces aux noms bien trouvés : Mini mum, Mini scule et Mini ature. Et plus récemment au cours de cette année 2021, le plus petit caméléon jamais répertorié a été découvert à Madagascar, le Brookesia Nana, dont la taille adulte ne dépasse pas les 29 mm.

Même si le pays ne peut se qualifier d’être l’habitat par excellence des « mini-animaux », il n’en reste pas moins un formidable terrain de recherche pour en étudier leur origine et leur mode de vie. Le Dr. Mark D. SCHERZ qui travaille à Madagascar, spécialiste des amphibiens et reptiles, affirme par ailleurs qu’il est encore difficile de déterminer la cause exacte de la miniaturisation des animaux. Il est tout à fait possible que ces espèces évoluent en fonction de leurs besoins spécifiques (nourriture ou habitat) comme cela pourrait uniquement être le résultat d’une modification génétique aléatoire naturelle. 

Par contre, ce qui est sûr, c’est que ce changement de taille a des conséquences sur les caractéristiques, le comportement et l’écologie de chaque espèce. D’ailleurs, il a été observé que la miniaturisation à Madagascar se manifestait de deux manières. Ainsi, l’animal pouvait soit garder les mêmes proportions mais juste en taille réduite, soit certaines parties du corps était disproportionnées par rapport à « avant ». On sait par ailleurs que ce genre de mutation est assez fréquent, certaines espèces ayant déjà rapetissé plus de 5 fois au total.

Dans tous les cas, la grande île est certainement l’un des terrains scientifiques les plus intéressants pour espérer trouver des réponses aux mystères de l’évolution, et au passage profiter de la biodiversité environnante pour se ressourcer.