Pour ceux qui l’ignorent, le Kabary est un art oratoire typiquement malgache. Il est de coutume à chaque événement ou tradition malgache : mariage, enterrement, circoncision. A chaque occasion correspond un discours traditionnel. A l’origine, les dirigeants utilisaient ce style oratoire rituel pour informer la communauté des événements de la vie sociale et des décisions administratives.
Ce n’est pas qu’un simple discours, le Kabary malgache est un discours poétisé, structuré et ponctué de figures rhétoriques. Ce discours traditionnel exprime des valeurs et des pensées qui donnent un sens collecftif aux faits matériels. En décembre 2021, l’UNESCO a inscrit le Kabary sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Cet art se manifeste le plus souvent par un dialogue conventionnel entre deux mpikabary (orateurs) devant une assemblée. Il peut durer d’une dizaine de minutes à plusieurs heures, selon l’événement.
Le Kabary existait déjà avant l’arrivée de l’alphabet latin et de l’écriture au pays, à l’époque où Madagascar était un royaume de tradition orale. A l’origine, l’exécution du Kabary était réservée aux hommes âgés de statut social élevé, mais aujourd’hui, de plus en plus de femmes le pratiquent. Il est enseigné dans toute la Grande-Île à l’université et par des associations de rhéteurs.
