Une nouvelle espèce de grenouille géante a récemment été découverte à Madagascar. Il est question ici d’un nouveau membre du genre Mantidactylus, qui comptaient jusque-là deux espèces, à qui l’appellation Mantidactylus radaka a été donnée. Cette espèce de grenouille peuple les rives des cours d’eau dans la partie nord-ouest de l’île, entre la Réserve Spéciale de Manongarivo et le district de Bealanana. Chaque nouvelle découverte au sein de la faune endémique de Madagascar permet d’orienter les actions de préservation de la biodiversité au niveau national, sans oublier de renforcer la protection des milieux naturels. Par ailleurs, une étude écologique aidera à déterminer le statut de la nouvelle espèce selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN). Le nombre total d’espèces de grenouilles endémiques de la Grande Ile est désormais de 362, avec en perspective, encore beaucoup d’autres espèces à découvrir (500 selon les estimations). Nombreux sont les scientifiques qui font le déplacement pour observer et étudier la faune et la flore uniques de l’un des « mégadivers » de la planète. Les amphibiens endémiques de Madagascar se rencontrent facilement dans les différents parcs et aires protégées du Nord et de l’Est de l’île en raison du climat qui y est relativement humide. A trois heures d’Antananarivo, le Parc National Mantadia à Andasibe abrite 84 espèces d’amphibiens avec un taux d’endémicité de 98%, parmi d’autres espèces animales et végétales inédites. Les naturalistes pourront d’ores et déjà en découvrir au vivarium du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza, en plein cœur de la capitale malgache.

World Trave Wards Indian

SAVA : des plantations de vanille sur terrain reboisé pour préserver la forêt humide

Plantations de vanille

Un phénomène bénéfique à la fois pour les producteurs de vanille et pour l’avenir des forêts de Madagascar, a été mis en lumière dans les plantations de vanille de la région de la SAVA. Des geckos diurnes à poussière d’or, une espèce de gecko originellement endémique du nord de l’île, se nourrissent des insectes qui ravagent les orchidées de vanille. Ceux-ci ont tendance à se multiplier parmi les arbres autour desquels les vignes de vanille s’enroulent, aux côtés de toutes nouvelles espèces de reptiles et d’amphibiens encore inconnues de la science.

De concert avec ses collègues du projet Diversity Turn in Land Use Science, une collaboration entre l’Université d’Antananarivo à Madagascar et l’Université de Göttingen en Allemagne, l’écologiste Thio Rosin Fulgence a sorti cette conclusion en étudiant les geckos diurnes occupant les plantations de la précieuse gousse. Dans la mise en œuvre du projet, les agriculteurs sont encouragés à planter de la vanille en dehors des forêts primaires, et ainsi de reboiser ces zones. Plus la couverture forestière croîtra, plus la biodiversité, elle aussi, augmentera.

La culture de la vanille profite à l’économie de la région et transforme peu à peu les modes de consommation des populations locales. Elle peut être couplée avec la protection de l’environnement sans que les villageois n’aillent planter leurs vignes près des aires protégées ou qu’ils ne détournent les arbres de la forêt en bois de charpente.  

Le Parc National de Marojejy ne peut que bénéficier de cette résolution. Rappelons-le, ce parc caractérisé par quatre différents types de forêts est une merveille de la nature et un habitat pour de nombreux animaux, allant du rare Propithecus candidus ou propithèque soyeux au lémur à front blanc, en passant par des oiseaux tous plus colorés les uns que les autres, reptiles et amphibiens en tout genre.