C’est en cousant des feuilles avec leur fil de soie que des araignées, observées à Madagascar, piègent des grenouilles.
La Grande-île, de par son caractéristique verte, regorge de reptiles et d’amphibiens. Les oiseaux prédateurs y trouvent également leur nichoir, et d’une manière ou d’une autre, ces espèces arrivent à cohabiter dans un même écosystème naturel, mais pas toujours harmonieusement. En effet, pendant que les grenouilles cherchent un abri pour se protéger des prédateurs et du soleil, les araignées futées leur tendent un piège. Ces invertébrés créent des micro-habitats frais et sombres en attachant les feuilles entre elles pour servir d’appât.
C’est dans le nord-est de l’île que ce phénomène a été observé en 2018 par des chercheurs malagasy et allemands respectivement de l’Université d’Antananarivo et de l’Université de Göttingen en Allemagne. Durant leur enquête sur les lieux, le biologiste Thio Rosin Fulgence et l’écologue Dominic Andreas Martin repèrent une araignée chasseuse (Damastes), en train d’attaquer et de déguster un minuscule amphibien (Heterixalus andrakata). Ils ont alors décidé de poursuivre leurs recherches et de comprendre la stratégie de l’araignée prédatrice pour attraper sa proie.
Les chercheurs ont constaté ce phénomène dans différents lieux et sur différentes espèces d’arbre, y compris dans une plantation de vanille. D’après les observateurs, les araignées Damastes sont des chasseuses à l’affût qui sont capables de supporter une longue attente et une chaleur extrême pour capturer leur proie. Elles cousent les feuilles de manière à les rapprocher les unes des autres, fermant environ les deux tiers des bords des feuilles à partir du sommet. La grenouille s’y abrite sans penser que l’araignée se cache à proximité, prête à passer à l’attaque à tout moment.
Madagascar est non seulement une destination de vacances, mais aussi un terrain privilégié de recherches pour les scientifiques qui étudient la nature et les animaux.